Domaine de Chaumont-sur-Loire
Billet ? Un aller simple pour le Paradis s’il vous plaît !

Edition 2019. Que du bonheur.
On découvre, on rêve. Plus besoin d’imaginer ce qu’est le Paradis. Il est ici et on peut même faire son choix parmi les 30 jardins dont 24 conçus par les équipes sélectionnées sur 300 candidats ayant réalisé leur vision. À voir jusqu’en automne, six « cartes vertes », six invités parmi des personnalités du monde du paysage ou du jardin. Une grande récréation poétique. Passée la porte d’entrée du Domaine de Chaumont-sur-Loire et pour cette 28e édition, Chantal Colleu-Dumond veut que chaque visiteur oublie le réel. « Rêver à un lieu d’innocence et de délices. Le paradis, tout le monde en rêve. Étymologiquement, pairidaeza signifie jardin en persan ».
L’eau, le miroir, le reflet, des fontaines, des plantes et des fleurs pour célébrer l’amour. Des oiseaux du paradis, bien entendu. Rêver, philosopher à l’ombre de livres éternels, des assises conçues pour savourer les instants précieux, des vitraux qui jouent avec le soleil, des couleurs d’apaisement ou de joie, des résines colorées en guise de dalles de sol, dentelles métalliques ciselées, corde tressée, briques, verre acrylique comme supports picturaux. Décidément, création et innovation interpellent. Se cultiver tout en rêvassant, n’est-ce pas là une jolie façon d’approcher l’Éden ?

Pour Pierre-Alexandre Risser, « Pas de paradis sans figuier ». Alors enlevons de nos esprits le fameux pommier. Quel bonheur de partager le savoir-faire de ce jardinier-paysagiste à qui on doit entre autres le merveilleux évènement parisien « Jardin aux Tuileries ». Il le revendique : « Je suis un jardinier qui aime les plantes ».
« Paradis, c’est amour », en 10 mots on apprend ce lexique grâce aux plantes. Retenir qu’Agape égal un amour inconditionnel. Philia, amour amitié… Des scènes de jardin qui s’entrecroisent, se mélangent. Chaque plante a un sens et une signification. Un jardin qui porte bien son nom. Cet amoureux du monde végétal sait comme personne traduire le jardin sur un balcon, ou une terrasse. L’important étant de donner vie aux espaces. Comme si tout avait toujours été là. Des écrins de verdure pour se sentir bien.

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Jardin des solitudes Belgique
Damien Derouaux, architecte paysagiste et Sven Augusteyns, urbaniste, architecte
On ralentit. On regarde où l’on marche et après, on se pose. Méditation conseillée. Un bassin avec une eau presque noire, intrigue et renforce l’idée du miroir d’eau. Innovation, création et douceur.


David Bitton et Philippe Collignon
L’Éden
Philippe, architecte, fait ses armes aux USA, il participe à la réhabilitation de la célèbre villa de F. Lloyd Wright. Depuis, il travaille dans l’univers du végétal en France. Philippe jardine depuis l’âge de 5 ans. Il est journaliste-réalisateur, paysagiste jardinier. On entre dans leur Éden par curiosité. Noir total. Contraste assuré avec le monde extérieur. Un tunnel, suivi d’une passerelle, les cloches carillonnent puis la lumière vient, éclatante, blanche immaculée, paradisiaque. Ensuite, contraste bleu, zone du questionnement avec miroirs. Est-ce la montée au ciel ? Le silence s’estompe, les bruits reviennent, une vie pour l’Éden. Le paradis en final.

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Bernard Lassus, un jeune homme de 90 ans.
Un artiste, théoricien, paysagiste, peintre et urbanisme, chercheur universitaire, plasticien. Il réalise ici un décor tonique, un jardin artificiel pour aborder les enjeux contemporains de l’art du paysage.


Vers les nuages
Delphine Mestoudjian et Laeticia Demol conceptrices, et Emmanuelle Nataf comédienne. France
L’énergie d’un jardin spirituel.
Interprétation d’un lieu de communication avec les morts, le ciel et les esprits. Atmosphère éthérée soit par le corps, l’âme et/ou l’esprit. Les vitraux jouent avec le soleil, les livres éternels nichés dans un filet posent question, poésie, nature et philosophie.

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Elixir Floral
France
Sandrine Tellier paysagiste Sophie Kao Arya artiste
Les plantes et leurs sens. En ont-elles cinq ? Les odeurs capiteuses, le tactile. Le son des oiseaux et, au-dessus d’un bassin, des fleurs comme des sculptures peintes sur du verre acrylique qui bougent dans le vent. Le miroir du ciel.


Caroline Thomas, artiste designer, jardinier
Pays-Bas
Sans le bestseller allemand, Le Parfum de Patrick Süskind (1985), on ne verrait pas cette interprétation.
Le parfum, les odeurs de plantes utilisées par les parfumeurs. Grande analyse traitée en sept scènes. Flacons de verre, sculpture. Un jardin construit comme un parfum.

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Frontières du Paradis
Corée
Jun Jong-Ho artiste
En voyant ce jardin, on n’a qu’une envie, celle de relire C.G Jung le philosophe et analyser le monde extérieur et le monde intérieur. La maison serait la frontière. Le soi et la société. Voyage stylisé, sublime.


Habiter le Mur
États-Unis
W.Gay Formatrice, J.Tucker spécialiste de Fabrication, D.Myers et B. Burris étudiants.
Une vision du paradis comme une forteresse contre l’inconnu, séparé d’un extérieur sauvage et chaotique. On ne se cache pas derrière les murs, on y habite, pour se mélanger et s’engager.

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Tous les Strelitzias vont au paradis en Italie. Stefania Naretto Chiara Otella, agronomes paysagistes et Francesca Cosmal architecte paysagiste.
Joyeuse vision imaginaire et enfantine. Tout est bleu, c’est peut-être pour cela que le seul jardin qui a une vue sur la Loire soit l’Italie. Ici encore, la Renaissance est célébrée. Création à tout va avec un sol en résine, semblant flotter. Les dalles en forme d’hexagone comme la France, bananier et oiseaux de Paradis à foison.


Mirage France
Un bijoutier scénographe,
Benoit Julienne Aurélie Bontempelli paysagiste Eloi Barray décors et Morgane Le Doze plasticienne.
Fine et jeune équipe pour un décor esprit persan à décrypter avec métal brut ciselé, végétation luxuriante, source et bassins bleu indigo.

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Le jardin de verre ou jardin intérieur. Promenade parmi les œuvres.
Bernhard Zingler, artiste architecte paysagiste et Stefanie De Vos artiste architecte. Suisse
Éléments naturels et artificiels composent l’image.
Sur place, les châssis encadrés de bois, où le verre acrylique remplace la toile. L’artiste a peint in situ. Clin d’œil à Matthieu. Arbres, éléments géométriques colorés, dans tous les sens. Réflexion, invitation à la rencontre et sur la liberté individuelle.


Jardin de Paradis France
Claire Bigot ingénieur paysagiste Marie Bigot étudiante.
Le bonheur dans sa plus grande simplicité, imaginons :
Pas une goutte d’eau, pas de taille, une seule couleur identique à l’année, pas de maladie. Un jardin éternel avec appel d’urgence sur le plastique qui se dégradera au bout de 400 ans !

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Cultivons notre paradis France
Anaëlle Huet Yohan Odin Quentin Huillet Léo Petitdidier Etudiants. Florian Vuilaume-Buchin enseignant Agrocampus Ouest.
Inspiré de l’Optimisme de Voltaire « Pour être heureux, il faut cultiver son jardin », le bonheur s’accomplit dans la modestie, le labeur et le réalisme.


Voguer, voler, flotter États-Unis
Mark Thomann architecte paysagiste, Naeem Shahrestani paysagiste.
Beauté totale, la plume. Elle isole du froid, filtre les rayons ultraviolets, reste étanche et incite à l’envol. Au sol, des plantes qui nourrissent les oiseaux, ancêtres des jardins de paradis. Ici, la vie et la beauté renaissent.

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Un paradis sans fin
Pays-Bas
Stein van Brunschot architecte paysagiste Jaap van de Langenberg dessinateur.
Le ruban de Möbius réalisé en corde de chanvre. Sculpture pour un paradis sans fin.


Le jardin des portes. Pays-Bas
Vincent Janssen Zeger Dalenberg architectes paysagistes Quentin Aubry architecte et ingénieur.
À chacun son choix, il suffit de mettre les yeux bien en face de l’ouverture réalisée dans une porte, pour y découvrir son jardin.
Blanc, noir, le clair, l’obscur, le bien, le mal…

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Cultiver les rêves
Belgique
D.Aseffa, D.Desmet, G. Van Parys, C.Desmarets et M.Bucko
Architecte urbaniste, ingénieure, paysagiste concepteur, urbaniste, tous les cinq ont œuvré pour offrir un jardin où des « arbres à souhait » portent les rêves.
Sur une table à manger, on s’assoit un moment pour prendre une étiquette et son attache et écrire son message. On rêve d’y revenir lire les vœux. L’arbre de vie y est superbe.




D’autres surprises, encore et toujours des créations à découvrir sur place. Un pur bonheur pour un paradis bien mérité. On a envie de remercier les jardiniers du Domaine qui ont œuvré à ces réalisations.
Incroyable, tout le monde vient ou connaît le Domaine de Chaumont-sur-Loire, et un jour ou l’autre, viendra le découvrir.
Chantal Colleu-Dumond, Directrice du Domaine et du Festival international des Jardins, conseille vivement, avec sourire, d’opter pour le « Pass saison 2019 ». Ainsi plus de regrets, le paradis sera éternel, luxuriant, débordant de son territoire, changeant au rythme de la croissance des végétaux.

Festival International des Jardins
Domaine de Chaumont-sur-Loire
Jusqu’au 03 novembre 2019
www.domaine-chaumont.fr

TEXTE: CATHERINE TARALON
PHOTOS: MARC BROUSSARD

Loire Vallee Magazine