EDITO

Encore un numéro de Loire Vallée Magazine, gourmand et raffiné, qui invite à se laisser glisser au fil de l’eau… pour embrasser le paysage culturel et vivant du Val de Loire, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Depuis mon retour dans la Région en 2008, j’observe le fleuve dialoguer avec le ciel et porter ses lumières changeantes sur « la levée ». Il n’est pas rare de commencer la journée comme une page blanche, sous des nappes de brume, et de la terminer sur une toile irisée de mauve, de pourpre et de grenat. Les poètes comme Ronsard ne s’y sont pas trompés. J’ai plaisir à le redécouvrir sous la plume d’un artiste tel que Christian Renonciat, exposé à Chaumont en 2019, dans le cadre de la Saison d’Art. La Loire est là, toute proche, qui va se jeter bien loin dans l’océan, comme le suggère le peintre Philippe R. Berthommier. Ses eaux, essentielles, irriguent nos sols et nos jardins, qui en ont tellement besoin. L’eau est une ressource à laquelle nous veillons particulièrement au Domaine de Chaumont-sur-Loire. Au-delà des thématiques du Festival international des jardins, comme l’édition 2024 sur le thème « jardin source de vie », l’art et le beau exercent leurs pouvoirs sur les visiteurs, qui prennent ici conscience des enjeux liés à la préservation de l’eau. Par ailleurs, la sauvegarde du patrimoine architectural est aussi liée à la question de l’eau. Que serait le château de Chenonceau sans les eaux du Cher, qui maintiennent ses fondations et ses arches majestueuses ? Le parcours de l’eau nous conduira à la table de Fleur de Loire et dans les roches souterraines de Saumur, qui font pétiller les vins de la maison Bouvet-Ladubay. Entre les deux bras du Loir, le manège Rochambeau déploiera, quant à lui, de nouveaux paysages, peints par Guy de Malherbe. Tout un art de vivre tient entre ces pages. Bonne lecture !

Chantal Colleu-Dumond
Directrice du Domaine de Chaumont-sur-Loire